Le rituel du sacrement du mariage [2 ECTS]

Albert VINEL

La célébration du mariage soulève une foule de questions – et de contestations –, tant sur le plan pastoral que sociétal. Le théologien, le pasteur et surtout les fiancés se trouvent devant un noeud bien difficile aux fils innombrables. Certes, sceller l’union d’une femme et d’un homme « fait signe » dans toute culture, tant humaine que religieuse. Le christianisme a intégré ce signe dans sa réflexion sacramentaire en lui associant la visibilité de « l’engagement de Dieu ». Mais cette intégration a été bien progressive au fil des siècles. En effet, à la différence des autres sacrements dont la matière sensible est bien définie (l’eau, l’huile, le pain et le vin), la « matière » du mariage est constituée par des actes humains – le libre consentement – dont la qualité peut aller jusqu’à affecter leur validité même. L’attention portée au (nouveau) rituel rappellera que si c’est bien l’échange du consentement des deux époux qui « fait » le mariage, sa signification chrétienne ne vient pas d’eux. Elle les précède et les sollicite à rayonner durablement ce « donné », que la bénédiction nuptiale et l’épiclèse mettent liturgiquement en évidence. Mais aujourd’hui, la forte personnification de l’engagement « à l’église » ou « devant Dieu » expose à de nombreuses mécompréhensions dans une culture moderne centrée sur  l’individu. Remises en question et pratiques pastorales actuelles resteront à l’horizon de la réflexion et des échanges.