Nos églises sont-elles habitables ? La rentrée pastorale, samedi dernier (octobre 2022), fut un moment de retrouvailles, d’échanges, de découvertes, de réflexions. Malgré le froid, le chanoine Gilles Drouin a pu découvrir une assemblée chaleureuse et attentive. Deux conférences ont ponctué la matinée. Ensuite, l’après-midi, trois « portes ouvertes » ont jalonné le programme et enfin, la journée se clôtura par une eucharistie.
Samedi dernier, nous avons eu le plaisir d’assister à deux brillantes conférences du Père Gilles Drouin, Directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie, et délégué de l’archevêque de Paris pour l’aménagement de la cathédrale Notre-Dame.
« Habiter nos églises »
Lors de son premier exposé, il a rappelé certains points importants dans l’aménagement des églises paroissiales. En voici quelques-uns :
- Une église est un lieu de paix. Dans notre société actuelle, les gens ont besoin de se poser. Nombreux sont ceux et celles qui cherchent un temps de silence, une pause réconfortante.
- « Entrer dans une église, ça me fait quelque chose » est une phrase qu’on entend souvent. Pourquoi ne pas en profiter pour rappeler que ce « quelque chose » est en réalité plutôt « Quelqu’un » ?
- Les détails ont aussi leur importance : l’odeur de l’encens, des textes à méditer, des bougies à allumer. Ne négligeons pas ces éléments ; ces petites choses jouent un rôle essentiel dans la recherche de sens chez les passants, qu’ils soient « touristes » ou « pratiquants ».
- Une église accueillante, c’est une église ouverte : ouvrons grand les portes !
- Il faut aussi « habiter » des petits espaces de prière, comme des chapelles latérales, des oratoires. Lorsqu’on aménage une église, il ne faut pas que penser au chœur et donc se concentrer uniquement sur l’autel et ses alentours, il faut aussi penser les autres espaces. Pensez aux fidèles : où et comment souhaitent-ils se recueillir ?
- Les églises sont des lieux de mission. Comment aménager son église paroissiale pour qu’elle devienne missionnaire ? L’enjeu est tel qu’il faut ouvrir les églises !
Cette conférence fut suivie d’un partage entre voisins. En petits groupes, les participants devaient réfléchir à deux questions :
1. Mon église paroissiale, est-elle habitable pour les paroissiens, mais aussi pour les personnes qui viennent de manière sporadique ?
2. Quelles sont les difficultés et les atouts de mon église pour la rendre habitable ?
« Habiter Notre-Dame de Paris »
Ensuite, après une pause réconfortante autour d’un café bien chaud, commença le 2e exposé, concernant les travaux de Notre-Dame de Paris. En effet, le chanoine est chargé de l’aménagement liturgique et culturel de Notre-Dame de Paris, après l’incendie qu’elle a subi en avril 2019.
Quelques réflexions à retenir :
- C’est l’occasion de repenser la fonction et la place de chaque objet ; le sens de chaque lieu. Par exemple, il faut prévoir un lieu pour les confessions car cela représente la miséricorde, le pardon.
- Les émotions jouent aussi un rôle important. Ainsi, la lumière joue un rôle essentiel : elle donne une atmosphère spécifique, mais aussi, elle donne une dimension liturgique, sacramentelle. La lumière permet de sculpter l’espace.
- Environ 12 millions de visiteurs pénètrent chaque année dans la cathédrale. Ce serait beau qu’ils puissent non seulement admirer le bâtiment, mais aussi rentrer dans le mystère chrétien. Le touriste devrait pouvoir faire le tour des lieux dans un sens « logique » comme par exemple d’abord admirer la naissance du Christ, ensuite s’émerveiller devant son baptême ou ses paraboles et puis seulement être confronté à sa Passion.
Lors d’un temps de questions/réponses, le chanoine a pu répondre plus précisément à quelques questions du public, comme la place du prêtre dans le chœur ou encore la place et la fonction de la chorale.
Pendant la pause de midi, de nombreuses personnes ont profité des rayons du soleil pour pique-niquer dehors. Les stands des services diocésains étaient aussi présents pour accueillir les curieux.
Les « portes-ouvertes »
Trois petits enseignements ont balisé l’après-midi.
Tout d’abord, Hélène Cambier (CIPAR) parla de la sécurité dans les églises. Le Service Patrimoine est là pour aider les paroisses à sécuriser les lieux, ce qui permet aussi de les ouvrir. Et aussi, les ouvrir permet de les sécuriser ! Sans devoir nécessairement investir dans des caméras coûteuses, certaines astuces peuvent déjà bien protéger le patrimoine présent. L’église comme édifice est indispensable à la présence de l’Église comme communauté.
Puis, c’est Julien Thiry, candidat-diacre, qui présenta la Pastorale du Tourisme à La Roche-en-Ardenne et à Durbuy. Pour accueillir les touristes, un livre d’or est souvent apprécié, ainsi que des prospectus explicatifs. Mais pourquoi ne pas aussi lancer des concours ou organiser des expositions, des événements ?
La dernière porte fut ouverte par Françoise Hamoir, qui présenta brièvement la synthèse du synode pour notre diocèse. Quels défis, quelles questions, quelles envies ? C’est en petits groupes que la réflexion s’est poursuivie, autour de 6 questions précises.
Et enfin, la journée s’est clôturée par une eucharistie présidée par Mgr Warin. Un verre de l’amitié attendait les participants à l’issue de cette belle journée riche en rencontres et en apprentissages.
(Article publié initialement sur le site du Diocèse de Namur)
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